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DESIRE
DESIRE

un cycle de trois expositions explorant les pratiques artistiques queer contemporaines à la Maison Populaire, Montreuil (FR)

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avec Tarek Lakhrissi, artiste associé et Roxanne Maillet comme graphiste résidente.
 

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De nombreux.ses auteur.e.s contemporain.e.s décrivent avec force détails l’état de crise systémique auquel nous sommes confronté.e.s (crises environnementales, migratoires, sociales et politiques), et que Mark Fisher - défunt critique culturel britannique - mesurait à l’aune d’une sensation : celle d’une lente annulation du futur. Rétrécissement progressif de l’horizon, assèchement de nos capacités à envisager et mettre en débat des alternatives au capitalisme avancé, le présent et son inéluctabilité pesante ne saurait aujourd’hui qu’annoncer sa propre répétition, passivement identique, en nous laissant dans l’attente de catastrophes inexorables - à la white walkers.

 

Slavoj Žižek, dans un entretien de 2008 avec Eric Aeschimann intitulé Nous allons devoir redevenir utopiques, annonçait : “Regardez la science-fiction : visiblement, il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme”. Cette phrase à la paternité compliquée, aujourd’hui célèbre dans la culture populaire et la théorie critique, à souvent été mobilisée dans une forme tronquée : au détriment du lien qu’en fait Žižek à la science-fiction. Pourtant, la lente annulation du futur n’a eu de cesse que de remettre en jeu les potentiels politiques et utopiques que les innombrables contributeurs de ce genre longtemps tenu pour mineur ont eu à cœur de décrire inlassablement. Il faut peut-être rappeler ici que les littératures plurielles rangées sous le nom de science-fiction ne se subsument pas à l’interprétation spectaculaire à laquelle les studios Hollywoodiens s’atèlent avec plus ou moins de succès.

 

Plutôt que d’insister sur l’incapacité contemporaine à énoncer des récits disruptifs, de nombreuses voix féministes et queer, bercées par les chants de la fiction spéculative, entonent la difficile énonciation de nouvelles virtualités. En 2009,  le chercheur américain José Esteban Muños réclamait des futurités utopiques, que les relationnalités queer travaillent à faire advenir par l’art, et des sociabilités alternatives et communautaires. En s’attachant à la façon dont les artistes queer se créent des généalogies tout en proposant, à travers leurs œuvres, des pratiques concrètes d’altérité ainsi que des plateformes de revendications, il insiste sur le fait que non-seulement ces façons d’habiter le monde anticipent le futur, mais le rendent également possible.

 

Donna Haraway, elle-même passionnée de science-fiction, nous invite dans le documentaire Story Telling for Earthly Survival de Fabrizio Terranova, à “make kin” en tissant des liens matériels d’appartenance aux autres et au monde, afin d’envisager un avenir alternatif. En dessinant le moment fictionnel de la Chtulucène, elle enjoint l’humanité à faire preuve d’imagination afin de concevoir pour l’espèce et la planète un destin d’hybridation et de cohabitation, producteur de différence transformative.

 

Électives, plutôt que biologiques ou socialement inscrites, les pratiques relationnelles et généalogiques de désidentification et de re-identification queer travaillent à la non-répétition des injonctions normatives qui pèsent sur elles. Cette ambition d’ouverture de futurités qui ne procèdent pas simplement d’une reproduction du présent révèle un programme stratégique qui s’incarne dans divers champs : de l’artistique à l’activisme, de l’intime à la revendication politique.

 

En investissant les travaux d’une jeune génération d’artistes, de poète·sse·s, d’éditeur·ice·s et de théoricien·ne·s queer, j’entends montrer qu’ils sont autant de propositions pragmatiques d’altérité - elles aussi réalistes - et de programmatiques d’action et de résistance qui entendent informer nos rapports au monde. Et ce, en étant profondément ancrés dans ce que Manuel Selgade nomme la tradition sélective du champ contemporain des pratiques artistiques : c’est à dire des modalités de création et de diffusion de contenus critiques qui transforment les données du présent. Plus précisément, je souhaite m’attarder sur des entreprises artistiques queer et intersectionnelles ne mettant pas simplement l’accent sur la nécessaire acceptation des différences d’orientations sexuelles et d’identité de genre, mais aussi sur ce que la pensée et la pratique queer peuvent pour l’organisation d’un futur post-capitaliste, écologique et anti-raciste.

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graphisme : Roxanne Maillet
vernissage de i'm from nowhere good
Tarek Lakhrissi and Loup performent conSpiration
TON ODEUR (Elodie Petit &
Marie Millon) performe Rose Hérésie

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Ce projet est réalisé dans le cadre de la résidence curatoriale de la Maison populaire et grâce à ses partenaires : Ministère de la Culture - DRAC Île-de-France, Conseil régional d’Île-de-France, Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Ville de Montreuil, CNC - Dicréam et Fluxus Art Projects.

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