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SEDONA

exposition collective curatée par Le Syndicat Magnifique de mai à février 2019 à La Villa du Parc, Annemasse (FR)

avec Cédric Esturillo, Julie Grosche, Jade Gordon & Megan Whitmarsh, Anne-Sarah Huet, Carin Klonowski, Lou Masduraud, Shana Moulton, MSHR, Tabita Rezaire and Adam Ulbert. Et la participation de Tom Dongo.


 

Dans le cadre de sa saison 2018-2019 intitulée « White Mirror » et consacrée au regard des artistes sur l’impact de l’ère digitale, la Villa du Parc invite le collectif curatorial Le Syndicat Magnifique à concevoir une exposition de groupe. Celle-ci trouve paradoxalement son point de départ dans un lieu non pas virtuel, mais physique : Sedona, ville d’Arizona lovée entre les canyons du désert de Sonora et ses paysages grandioses. D’abord peints puis photographiés et filmés, les reliefs rouges de l’Ouest américain font partie d’un imaginaire visuel à circulation mondiale. Dans les années 1940, Max Ernst et Dorothea Tanning s’installent à Sedona ; elle peint parmi ses toiles les plus connues et il réalise son immense sculpture-totem Capricorne, érigée face au paysage. Les artistes surréalistes sont alors les précurseurs d’un exode mystique qui n’aura de cesse de transformer la petite ville en complexe touristico-spirituel.

 

Petite sœur du Grand Canyon en terme d’attractivité, Sedona attire près de 3 millions de visiteur.euse.s par an. Il s’y opère un syncrétisme de croyances particulier : qu’il s’agisse de légendes autochtones en faisant le lieu mythique de la création du monde, de la découverte de vortex d'énergies telluriques dans ses canyons ou encore de la proximité avec la zone 51, le nombre d'attractions n’a cessé de croître, entraînant le développement d'une véritable économie locale fondée sur la quête spirituelle. Dès le début des annés 80, la ville est considérée comme la capitale américaine du New Age, dont les différents courants préfigurent l’obsession contemporaine du bien-être et du self-management. En diffusant des pratiques de mise en scène de soi et de gestion productiviste des corps et des esprits, ils ont participé à l’établissement de l’injonction contemporaine des technologies numériques et des réseaux sociaux : BE YOUR BEST SELF.

 

L’exposition propose une déambulation entre des environnements immersifs et sensoriels qui évoquent la mythologie du paysage de l’Ouest américain, ainsi que la quête spirituelle des pèlerins de Sedona (les sculptures géologico-scifi de Cédric Esturillo, la série d’oeuvres Thalassa II d’Adam Ulbert ou la vidéo performée de Julie Grosche). Des installations sonores, vidéo ou olfactives offrent une expérience du New Age et de ses contradictions : tant des espaces de détente (la fontaine Active Substances de Lou Masduraud et la performance TLCD de Carin Klonowski) et de développement personnel (le labyrinthe méditatif de MSHR) que leurs dérives consuméristes (les tutoriels de coaching spirituel deJade Gordon et Megan Whitmarsh) et leurs transformations digitales (la vidéo Hoetep Blessing de Tabita Rezaire). Au centre de l’exposition, l’œuvre discrète de Shana Moulton fait fonction de mantra dans l’espace de la Villa. Point de départ et de retour de l’exposition, dépositaire d’un art à la fois drôle et critique, imbibé de spiritualité californienne et d’esthétique internet, elle fait office de figure tutélaire - Oh mother !



photos : Aurélien Mole
graphisme : Charles Villa

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